Au départ, il s’agit d’un vieux fantasme écolo: quitter Paris pour retrouver un second souffle.Au départ il s’agit d’une famille comme les autres. Il y a Maeva , collégienne qui suit ses parents en traînant les pieds. Quitter Paris et les copines pour atterrir dans un collège de « péquenots », comment ne pas ne pas se sentir trahie ? Et puis il y a Stéphane, le père, qui pense qu’ainsi il cautérisera la cicatrice que sa relation avec une collègue de bureau a laissé dans son couple. Enfin Elisabeth, la mère, qui s’est laissée porter par l’idée de se donner une seconde chance et de se remettre à peindre.
La maison du bonheur?
La maison du « nouveau départ » s’avère rapidement être un nid à colères et ressentiments divers.La transplantation de l’animal parisien à la campagne montre des signes visibles d’échec et de rejet. Stéphane ne supporte pas les temps de transports allongés, Elisabeth se bat avec des vomissements douloureux.Seule Maeva fait son trou, grâce à Richie, un beau et grand collégien noir. Dans son sillage sa mère se remet à sa peinture avec passion.
Corps en mouvement
Alors pourquoi ce roman est-il cellulaire ? Parce que les personnages opèrent des déplacements microscopiques, dans un environnement qui n’est ni tout à fait pareil ni totalement différent. Comme des micro-organismes. Vont-ils se fondre dans ce nouvel environnement ?
Mère et la fille s’ouvrent et s’enracinent au fil des trimestres scolaires, inaugurant de nouvelles interactions et s’ouvrant à une biophilie retrouvée. Stéphane le père se referme.
Du corps il en est bien question. Dans le titre et tout au long du roman. De corps bavards mais de cerveaux sourds.
De nouvelles barbaries
On n’en dira pas plus de cette histoire qui si à plusieurs moments semblent coutumière et contemporaine, s’accélère dans la seconde partie pour nous emmener vers un final totalement inattendu. L’angoisse est au rendez-vous. L’animalus parisianus peut se transformer en barbare s’il n’y prend garde !
Un premier roman sous tension qui devrait faire passer ce troisième confinement pour de la gnognotte.